Administration de l’Annam

Administration de l’Annam

Par une ordonnance du 3 juin 1886, l’empereur délègue au Tonkin la totalité de ses pouvoirs à un kinh luoc su (fonction traduite par « vice-roi » ou « commissaire impérial » ce qui entérine la séparation de fait de l’Annam et du Tonkin.
 
En 1889, le poste de résident général de l’Annam-Tonkin est supprimé, l’Annam et le Tonkin étant confiés à deux résidents généraux différents.
Tout en demeurant en place, la dynastie Nguyễn est réduite à un rôle d’apparat et plusieurs empereurs, trop rétifs, sont renversés par les Français et envoyés en exil.
 
L’Annam, ou se trouve la ville de Hué où siège la cour impériale, est placé sous un régime d’administration plus indirecte que le Tonkin : le protectorat demeure gouverné en théorie par l’empereur, assisté par son conseil secret, ou Côm mât viên, composé de six ministres nommé par lui, celui de l’intérieur, de la guerre, des finances, du rite, de la justice et des travaux publics.
Le résident français, représentant du gouvernement de la République française, est installé à Hué. Il préside un conseil de protectorat, composé des chefs des départements administratifs de l’Annam, avec deux membres du conseil secret de l’empereur. Cet organe traite du fisc, des taxes et des travaux publics de l’Annam.
De plus un gouverneur indigène (Tong Doc ou Tuan Phu), assisté par un service de lettrés fonctionnaires du pays, administre chaque province.
Tous les fonctionnaires de moindre rang en dépendent. Les gouverneurs et mandarins prennent leurs ordres du gouvernement impérial, mais sous la surveillance des résidents français successifs.
Les mandarins et lettrés — fonctionnaires indigènes — sont nommés par l’empereur et recevaient leur traitement de la cour impériale, mais le résident français peut annuler une affectation ou une nomination.
Le Résident français respecte, dans un premier temps, les décisions de politique intérieure du Cabinet impérial mais la faiblesse de l’autorité monarchique et les impératifs de maintien de l’ordre amènent progressivement une évolution conforme au rapport de forces réel entre Français et Vietnamiens.

L’Annam, situé en dehors des courants commerciaux et handicapée par des conditions géographiques et climatiques difficiles, est une région nettement plus pauvre que le Tonkin et la Cochinchine : la colonisation agricole n’y démarre qu’après 1927, quand la pacification des plateaux est considérée comme achevée.
Les plantations de café et de thé des hautes terres constituent les bases d’une économie très fragile.
Le protectorat d’Annam est, des trois territoires vietnamiens, celui où le nombre d’Européens est le plus faible.

Le port de Tourane (Đà Nẵng) a un statut particulier  : cédé en pleine propriété à la France, il est soumis au même régime juridique que la colonie de Cochinchine.

 

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