Les Chettys - Prêteurs d’argent

Les prêteurs d’argent

Les chettys sont ont une identité ethnique particulière, ils sont parfois intégré aux tamoul, d’origine indienne méridionale, de teint foncé, mais ils ont aussi une apparence asiatique et indienne du sud-est.

Au niveau de la religion, ils sont Hindous avec une adoration pour Ganeshe et Shiva mais ils suivent aussi les influences taoïstes et islamiques dans leurs rituels religieux.

Cochinchine - Saigon
Type de chettys de Saigon
Mottet 881
Collection Phenix -@xxxx #1424
Mottet

Ils observent Deepavali, Ponggal, le nouvel an hindou, Navratri et autres fêtes hindoues traditionnelles

Cochinchine - Saigon
Fète des Chettys - Le char
Poujade 69 -@xxx #1430
Poujade

Influence culturelle chinoise est également évidente, dans le cas du culte des ancêtres et dans les objets religieux utilisés pour effectuer des rituels.

Cochinchine - Saigon
Procession de la divinité des Chettys
Poujade 68 -@xxxx #1445
Poujade

Les Chettys parlent un patois malais, qui est mélangé avec de nombreux mots empruntés de tamoul.

En Indochine, les prêteurs d’argent d’origine hindous étaient appelés chettys ou chettiars.

Les prêteurs d’argent - Usuriers

Quoiqu’on en dise sur leurs méthodes et les taux d’intérêt pratiqués (qui ne sont pas plus excessifs que ceux des prêteurs chinois), leurs activités ne sont pas en infraction avec les règlements économiques de la Colonie.
Les Chettiars sont investis du pouvoir de poursuivre leurs débiteurs devant les tribunaux et de faire saisir leurs biens. D’autant que : « Certains experts financiers et maîtres du barreau s’accordent à reconnaître aux Chettiars un sens inné des affaires bancaires et une connaissance assez profonde de la procédure civile par routine. »

Cochinchine - Saigon
Chettys banquiers indiens
Decoly 339 -@xxxx #1418
decoly

Ce système d’usure « officialisé » renvoie à l’incapacité chronique des Pouvoirs Publics à répondre au besoin de crédit personnalisé.

Face à une nécessité de la vie quotidienne (mariage, fête religieuse, paiement de l’impôt, achat de semences...), l’emprunteur se tourne vers le prêteur d’argent chinois, vietnamien ou indien pour se procurer la somme d’agent nécessaire avec un minimum de garanties et de formalités ; en contrepartie, la rançon de cette facilité et des risques qui en découlent, c’est l’usure. Pour l’administration coloniale, c’est « à la limite un mal jugé inévitable ».

Les chettys - Une puissance économique

Le terme « chettiar » ou « chetty » est présent dans l’appellation de toute une série de castes de l’Inde du Sud (des pays telugu et tamoul), et dont l’activité essentielle est tournée vers le négoce et le commerce de l’argent.
Parmi ces différentes castes, il en existe une dont le dynamisme économique a débordé par-delà les frontières régionales du milieu du XIX° siècle vers le milieu du XX° siècle : les Nattukottai Chettiar.

Partant leur région d’origine, située au sud de Madras et communément appelée « Chettinad », ils vont étendre leurs réseaux économiques au fur et à mesure de l’expansion coloniale, principalement britannique, dans l’Océan indien (Afrique du Sud, Maurice, Ceylan, Birmanie, Malaisie). Au point qu’ils émergent comme un acteur asiatique qui compte dans l’économie capitalistique coloniale.

Témoin de cette montée en puissance économique, le docteur Jean-Louis Lanessan, futur gouverneur général de l’Indochine (1891-1894) écrivit en 1889 : « Prêteurs sur toutes sortes de gages ou sur simples billets, toujours prêts à exploiter les pertes au jeu des colons, fonctionnaires et officiers, et les besoins d’argent des petits commerçants, les chettys sont devenus les véritables maîtres de Saigon. C’est à eux qu’appartiennent la majorité des terrains à bâtir et la presque totalité des immeubles. »