1950, Neak Pean, temple de la guérison
Construit entre le XIIe et le XIIIe siècle sous le règne du roi Jayavarman VII, le temple Neak Pean est dédié au Bouddha et se situe à l’est de Preah Khan. Selon les croyances, il serait une réplique du lac Anavatapta, lac mythique de l’Himalaya, symbole de pureté et de guérison.
Le temple s’élève au centre d’une plateforme circulaire à sept niveaux, dominant un bassin carré entouré de quatre bassins plus petits. L’ensemble forme une île circulaire de 14 mètres de diamètre. Au sommet, le sanctuaire central est encadré par deux nagas (serpents sacrés), dont les têtes marquent l’entrée du site. Le nom « Neak Pean » (« serpents entrelacés ») vient de leurs queues nouées, symbole de protection et d’unité.
Le grand bassin de 70 mètres de côté, abritait quatre statues utilisées pour des rites de purification. Aujourd’hui, il n’en reste qu’une seule, située au milieu de la passerelle menant à l’entrée du temple. Cette statue, reconstruite par les archéologues français à partir de fragments, représente un cheval aux jambes entrelacées avec une jambe humaine. Elle évoque la légende d’Avalokiteshvara, bodhisattva qui se transforma en cheval volant nommé Bâlaha pour sauver des naufragés des ogresses de Tâmraparnî (Tamradvipa).
Neak Pean était conçu comme un lieu de guérison, où l’immersion dans ses bassins permettait d’équilibrer les éléments du corps et de soigner les maladies. Quatre piscines périphériques, reliées entre elles et au bassin central, symbolisent les quatre éléments : l’eau, la terre, le feu et le vent. Chacun de ces bassins était alimenté par le réservoir principal via des conduits de pierre, gardés par des gargouilles représentant les grands animaux sacrés (maha ajaneya Pasu) : l’éléphant au nord (eau), le taureau à l’est (terre), le cheval à l’ouest (vent) et le lion au sud (feu). Une exception intrigue : à l’est, une tête humaine remplace celle du taureau, ajoutant une dimension énigmatique à l’ensemble.

- Cambodge Neak Pean
Lokeçvara, sous la forme de cheval sauve des pèlerins perdus en mer
Hoa Qui 60- 460
@C0008 #5912
Commentaires cartes postales d’après l’ouvrage ANGKOR, texte de Jean Yves Claeys (Ecole Française d’Extrême Orient), Photos Michel Huet, achevé d’imprimer en 1948.
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