Bouddha ou not Bouddha
Lorsque les militaires français livrèrent bataille à Hanoï, ils découvrirent le grand lac au nord de la ville. Et au bord de ce lac une bâtisse, lieu de culte et de prières.

Entrée du grand Bouddha

Les militaires venaient d’Occident, région catholique par excellence, et de surcroit, ils venaient libérer les croyants harcelés et maltraités par les autochtones.
Dans cette bâtisse une immense statue .... cela ne pouvait être qu’un bouddha et le bâtiment une pagode.
La statue était très grande et majestueuse, c’était donc un grand bouddha.

Cette pagode est en fait un temple taôiste.
Le corps expéditionnaire français en 1884 découvrit ce temple et nommèrent la statue « Bouddha » alors qu’elle représente le gardien du Nord, Huyen Thien Tran Vu, chargé à la demande du roi Lý Thái Tổ en 1010 de défendre la nouvelle capitale Thanh Long (Hanoï).

Ce n’est pas étonnant : les premiers colons français trouvaient commode de baptiser « bouddha » les divinités de n’importe quelle croyance religieuse vietnamienne.

De plus l’orthographe a son importance : il faut écrire Quán Thánh, avec un accent aigu sur le a de Quán et non Quan Thánh. Quán Thánh signifie Temple taoïste alors que Quan Thánh veut dire Génie Mandarin.

Cette statue en bronze massif fut coulée sur place vers 1680, elle est immense (quatre mètres de haut, son poids est estimé à quatre tonnes). On dit qu’elle fut érigée en premier, fondue et coulée sur place et que les constructions auraient été faites seulement ensuite.

Le Bouddha de la pagode du grand Bouddha

Les cartes postales ou photographies représentant la statue du « bouddha », sont rares, le lieu est très sombre, obscur. Les prises de vues étaient difficiles au début du XXe siècle dans cette obscurité. Ceci explique cela.

Le « bouddha » génie Taôiste, gardien du Nord, est représenté en costume de prêtre taoïste, les cheveux flottant derrière la nuque, les pieds nus, la main gauche en position d’exorciste, la main droite appuyée sur la poignée d’un glaive autour duquel s’enroule un serpent tandis que la pointe repose sur la carapace d’une tortue.
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