Suzannah, Travaux réalisés en 1907-1908

Rapport de M. Girard, directeur de la Société Suzannah
Travaux 1907-1908


Travaux réalisés jusqu’en mai 1907
Les premiers défrichements ont été menés selon les méthodes locales : les arbres ont été abattus à leur base et brûlés sur place, laissant les souches en terre. Pendant cette période, les fondations de la maison du gérant et de celle des sœurs ont été lancées.

Travaux de mai 1907 à janvier 1908
1. Découpage en lots et aménagements routiers
Des routes de cinq mètres de large ont été tracées pour délimiter des parcelles régulières de dix-huit hectares (300 x 600 mètres). Ce travail, bien qu’indispensable, s’est avéré coûteux et difficile en raison du début de la saison des pluies et du manque de main-d’œuvre qualifiée. Ces contraintes ont persisté jusqu’en septembre, limitant les aménagements aux routes et divisions strictement nécessaires pour la campagne 1907.
Les travaux ont repris dans de meilleures conditions et devraient s’achever sur une superficie de quatre cents hectares, avec un réseau de routes totalisant plus de quarante kilomètres. Cent quarante hectares sont désormais desservis par ces voies, et chaque parcelle est clôturée à l’aide de ronces métalliques.

2. Équipement et outils
L’outillage disponible s’est révélé insuffisant pour exploiter une concession d’une telle envergure. Il a fallu fabriquer sur place des charrues, introuvables dans la région. Ces outils, ainsi que d’autres acquis ou conçus au fil des besoins, se sont avérés satisfaisants.

3. Utilisation de la charrue à vapeur
Pour défricher les zones couvertes de racines épaisses et de tranh, une charrue à vapeur a été installée. Cet équipement, qui fonctionne efficacement, présente l’avantage d’utiliser un combustible disponible sur place. Il sert également à arracher les souches laissées en terre.

4. Animaux de labour et de transport
Un troupeau d’environ 150 bœufs assure actuellement les travaux de labour et de transport. Ce nombre, désormais insuffisant, sera prochainement doublé.

5. Main-d’œuvre indigène
Les travailleurs locaux se révèlent très adaptés aux défrichements dans cette région. Leur recrutement en grand nombre a nécessité du temps et l’envoi d’émissaires dans les villages. Aujourd’hui, cette question est résolue : les ouvriers affluent en nombre suffisant, et certains commencent à s’installer durablement. Soixante-dix familles ont déjà demandé un engagement annuel et s’établiront sur place. Leur nombre devrait augmenter significativement dès l’année prochaine.

6. Main-d’œuvre chinoise
Face aux difficultés initiales, il a fallu recourir à des travailleurs étrangers. Après des démarches infructueuses, l’intervention de M. Cazeau, l’un de nos administrateurs, a permis d’engager des coolies chinois. Leur acclimatation a été difficile et a engendré des dépenses médicales dès leur arrivée. Malgré ces inconvénients, leur recrutement reste justifié : ils ont comblé le manque de main-d’œuvre à un moment critique et sont désormais employés dans des conditions acceptables.

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